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Moita un ti piaciva

Le groupe des Voce di Corsica. (photo Jacques PAOLI)

(Dume LESCHI, Benedettu SAROCCHI, Petru GUELFUCCI, Maï PESCE, Filippu ROCCHI, Indria OLIVI.)

 
 Ce que vous entendez:

Moita un ti piaciva (Moita ne te plaisait pas)

Ma nesunu la disprezza (mais personne ne la méprise)

Un extrait de la paghjella Moita un ti piaciva, interprété par les chanteurs de E voce di Corsica, avec l'aimable autorisation des Editions Olivi Music, que nous remercions profondément. (CD Voce di Corsica. Polyphonies. OLIVI Music. Distribution pour la France: SONY Music)

C'est un chant de dépit amoureux d'un Moitais dont la belle a préféré suivre un galant de la pieve (région) d'Orezza. L'infortuné ironise sur l'inconstance de l'infidèle qui ne trouvait sans doute pas Moita à son goût. Ce sont les six vers de la quatrième strophe de ce chant qui sont devenus une des paghjelle les plus connues de l'île. Voici la musique et le texte du chant:

Transcription musicale in Cantu Nustrale de Ghjermana de Zerbi (avec l'aimable accord de l'auteur)

 

Paroles

 
 Ti chjamonu Maria Santa

Fubbe un nome all'aritrosa

Ava si sarai cuntenta

O Colomba chi si sposa

ma di lu to primu amore

Ti scordaste d'ogni cosa 

 On t'appela Maria-Santa

Ce fut un nom à l'envers

Maintenant te voilà contente

Ma Colombe, puisque tu es mariée

Mais de ton premier amour

Tu as tout oublié

Ti scordaste d'ogni cosa

perch'era capileggera

E Dicia ch'à li to ochji

Cume me un ce ne era

O ch'eu ti veghi vocàne

errante cum'è una spera 

Tu as tout oublié

parce que tu es femme légère

et tu me disais qu'à tes yeux

nul ne me valait

Ô te voir errante

Comme une âme en peine

Ti piaciva ogni berretta

Ti piaciva ogni cappellu

E di me ti ne scordaste

Perché m'era ancu zitellu

ma fuste una di quelle

Chi amava questu è quellu

Te plaisaient toutes les casquettes

Te plaisaient tous les chapeaux

Et moi tu m'oublias

Parce que je n'étais qu'un enfant

Et tu étais une de celles

Qui aime celui-ci et puis celui-là

Moita nun ti piaciva

mà nesunu la disprezza

Ti piaciva l'aria frescha

delle muntagne d'Orezza

Ogni poltra chi s'affila

Vole strappà la cavezza 

Moita ne te plaisait pas

Pourtant personne ne la méprise

Tu as préféré l'air frais

des montagnes d'Orezza

Chaque pouliche qu'on veut dompter

cherche à rompre le licol

Mà eu so ch'in Orezza

Ci si sta megliu che quine

Quassù c'hè l'acqua acitosa

L'acqua fresca è l'aria fine

E poi ti manteneranu

sempre à brodu di ghjallina. 

Mais je veux croire qu'à Orezza

On vit mieux qu'ici

Là-haut, il y a de l'eau minérale,

de l'eau pure, et l'air est léger

et puis ils te nourriront

toujours avec du bouillon de poulette