MOITA,

patrie du conventionnel Andrei (1733-1815)

homme politique et librettiste.

 

On peut lire sur l'inscription figurant au bas du tableau:*

(figurent entre parenthèses les parties peu lisibles de l'inscription mais qu'il est possible de reconstituer)

ANTOINE ANDREI, Représentant du Peuple à la CONV- FRAN-

Paris 17-- Né à Moita le 9 Aout 17(33 )- Mort (à Moita le 4 mai 1815)

 

 
Le XVIII ° siècle fut une époque exaltante et troublée pour la Corse. Le mouvement qui allait aboutir aux "Lumières" y connut une illustration éclatante avec la création, par Pascal Paoli, figure restée légendaire de l'Histoire de l'île, d'un des tout premiers états démocratiques (1755-1769), quand c'était encore, dans toute l'Europe, le régne obscur de l'absolutisme. Louis XV et ses troupes mirent brutalement et cyniquement un terme à l'extraordinaire et épique aventure, le 8 mai 1769, à Ponte-Novu.

 

Antoine Andrei, né et mort à Moita, fut prêtre, conventionnel, librettiste d'opéra. Acteur politique de son temps, il fut soumis, de la gloire à l'exil, à toutes les vicissitudes d'une histoire mouvementée et tragique. Les indications qui suivent reproduisent un article manuscrit, sans indication de la source ni de l'auteur, et qui m'a été donné par monsieur Antoine Andrei, descendant du conventionnel.

Andrei Antoine François naquit à Moïta, pieve di Serra, le 3 août* 1733 et y mourut le 4 mai 1815. Il fit ses études à Venise, s'attacha au baron de Balandrier, ministre de Venise à Turin qui le chargea de l'éducation de ses enfants et l'amena à Londres. C'était un homme de lettres et un compositeur. Il vint à Paris et écrivit pour le théâtre de Monsieur** plusieurs opéras bouffes traduits de l'italien. Il devint l'ami et le secrétaire de Paoli qui le fit nommer membre de la Convention le 18 septembre 1792. Andrei suivit le parti de la Gironde et vota pour la détention du roi***. Décrété d'arrestation le 31 mai 1793, il fut sauvé par la mort de Robespierre. Le 23 vendémiaire an IV, il entra de plein droit au Conseil des Cinq Cents où il termina sa carrière parlementaire.

*en fait le 9 août
** Titre donné au frère du Roi.
*** voir document suivant


Un document exceptionnel
Opinion d'Antoine Andrei, Député du département de la Corse sur cette question: Quelle est la peine à infliger au ci-devant Roi. Prononcée le 17 janvier 1793, l'an deuxième de la République française.
Appelé à prononcer sur le sort du ci-devant Roi, je vous répète que les doutes énoncés avant-hier à la Convention sur la compétence des juges existent dans toute leur force dans mon esprit.
Comme législateur, je crois que la seule peine légale que Louis a encourue est la déchéance, prononcée par une loi pré-existente, dans le cas où il attenterait à la liberté de la Nation. Persuadé en outre que la mort de Louis  est très impolitique et très dangereuse, et qu'une grande mesure générale peut seule sauver la République, je vote pour la réclusion du ci-devant Roi, pendant tout le temps qu'elle sera nécessaire au salut de la Patrie. Signé Antoine Andrei.

Vers le site du baron Morandini, autre personnage historique né à Moita

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